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Violences urbaines, jusqu’où ?

lundi 7 novembre 2005, par Bruno

On ne peut rester indifférent à ce qui se passe toutes les nuits depuis plus d’une dizaine de jours. Même si à Claix il n’y a pas eu de débordements liés aux émeutes urbaines, on sent bien que rien n’est gagné et personne ne peut assurer que le calme de ces derniers jours perdurera.

Mais pourquoi ?

Réel désarroi face au chômage et à la pauvreté ? Absence de perspectives ? Sentiment de rejet d’une société qui a du mal à intégrer la génération Beur ? Probablement un mélange de tout cela avec en prime la volonté de faire mieux que la cité voisine dans l’escalade de la violence. On peut ajouter également la baisse de l’autorité parentale dans les cités, une partie des violences est le fait de jeunes de moins de 15 ans, ainsi qu’une bonne dose d’opportunisme de la part des caïds de banlieues qui en profitent pour faire régner un peu plus de terreur.

Une fois que le constat est fait il nous reste un sentiment de culpabilité. Culpabilité de n’avoir rien fait ou de ne pouvoir rien faire ? En tous cas ces événements me confortent dans la position adoptée à Claix depuis longtemps : intégration modérée de logements sociaux dans l’ensemble des programmes immobiliers de la commune en évitant les concentrations. C’est notre réponse modeste même si elle ne règle pas le problème du chômage qui dépasse largement les frontières de la commune.

C’est l’occasion également de se pencher sur les nouveaux modes de communication (dans ce cas on pourrait même dire contagion sans que ce soit péjoratif) d’une cité à l’autre. Pour vous en convaincre, allez jeter un œil aux quelques blogs que j’ai répertorié sur le web : inquiétant !
 Sur France Echo (les commentaires : de la provocation en réponse à la provocation...)
 La cité de Montfermeil
 Sur libération

Cerise sur le gâteau, la presse américaine qui titre « Paris Burning » et effectue des reportages en direct tous les soirs (diffusés en prime time à New York compte tenu du décalage horaire)... La revanche sur les différends franco-américain à propos de la guerre en Irak et sur les leçons données lors la gestion désastreuse de leur dernière grande catastrophe naturelle en Louisiane.

En attendant, la sortie de cette crise est problématique : la surenchère sécuritaire risque de se heurter à une augmentation de la violence et ce n’est probablement pas le couvre-feu qui détendra la situation. Restent les habitants des quartiers défavorisés qui subissent cette violence et qui commencent à réagir. Leurs voix seront sûrement plus écoutées que celles des hommes politiques... en tous cas j’en fais le souhait pour un rapide retour au calme.

A bientôt